12/10/2017
9. septembre 2017
INITIATIVES : Entretien avec Beyond Borders
Dans le cadre de notre chronique Initiatives, nous nous proposons de vous présenter, à chaque numéro, des portraits de personnes qui osent prendre des initiatives.
L'audace et l'altruisme au service des plus défavorisés est le pari de Beyond Borders, cette association créée par des étudiants. Entretien.Le Petit Universitaire : Bonjour ! Peux-tu te présenter et nous présenter ce qu'est Beyond Borders ?
Beyond Borders : Salut ! Je m'appelle Ivanne, je m'occupe de toute la gestion de l'association avec Solène. Nous avons toutes les deux créé l'association il y a maintenant 2 ans. L'idée est venue d'un projet universitaire de base, très rapidement on s'en est détaché pour être aujourd'hui complètement indépendants. Notre objectif est de construire ou réhabiliter des maisons pour des familles dans le besoin. Ces familles ont souvent des problèmes financiers et vivent dans de très mauvaises conditions d'hygiène. De plus certaines fratries soufrent de pathologies sévères (organiques ou psychiques).
LPU : Qu'est-ce qui vous a réuni et motivé autour de ce projet audacieux ?
BB : C'est notre amitié avant tout, Solène et moi nous nous sommes rencontrés il y a plus de 3 ans maintenant et nous avons découvert une passion commune pour ce projet. L'association pour nous c'est avant tout un plaisir. Déjà parce qu'à la fin de chaque mission au Pérou, nous ressentons une immense joie et une immense fierté, mais aussi parce qu'on a eu l'occasion de rencontrer des personnes incroyables. C'est vrai qu'il y a toujours des petits coups de démotivation surtout lors des récoltes de fond, mais dès qu'un membre de l'association est démotivé, un autre est là pour lui remonter le moral.
LPU : Peux-tu nous raconter brièvement le déroulement de votre projet de cet été au Pérou ?
BB : Cet été, on est parti un peu moins de deux mois. Notre objectif était, comme l'an dernier, de construire une maison pour une famille Péruvienne. Finalement, le projet a pris de l'ampleur et nous avons réussi à construire 3 maisons. Le travail a été dur, chaque jour nous devions oublier les courbatures de la veille. Nous avons eu la chance de rencontrer sur place d'autres étudiants en stage ou bénévoles, (français et péruviens) pour notre association partenaire (Architecture pour l'enfance). Tous ensemble, on a fait mieux que ce qui était prévu !
LPU : Pourquoi le Pérou ? Comment avez-vous pu proposer votre aide et prendre contact avec les locaux ?
BB : On a choisi le Pérou grâce à Solène qui nous a tous donné envie d'y aller. Elle avait déjà fait du bénévolat là-bas. Une fois le pays choisi, on a contacté des associations jusqu'à trouver celui qui est aujourd'hui notre partenaire numéro 1 : Tom Gimbert. Il est architecte expatrié au Pérou depuis presque 8 ans et il avait déjà mené des projets de constructions sociales et solidaires. Grâce à lui, on a pris contact avec l'école locale de Mancora (au nord du Pérou) avec laquelle nous menons nos projets, l'école connaissant bien les enfants et les familles, elle choisissait les familles que nous allions aider.
LPU : Comment s'est passé l'accueil sur les lieux et votre adaptation à la vie locale ?
BB : Nous n'avons eu aucun problème au sujet de l'accueil. La seule difficulté était la barrière de la langue, tout le monde ne parlant pas espagnol dans le groupe. Heureusement, les autres se débrouillaient très bien. Ah ! J'oubliais... La chaleur, sur le chantier à partir de 11h c'était dur.
LPU : Le financement et l'obtention des matériaux et outils représentaient des barrières importantes à la réalisation de votre action. Comment les avez-vous franchies ?
BB : La récolte de fond est la partie la plus difficile du projet. Chaque année on essaye de trouver de nouvelles idées, que ce soit des ventes ou des prestations de service (spectacle dans des maisons de retraite par exemple), le but est de maximiser les bénéfices pour l'association. Au Pérou, nous utilisons les outils de notre partenaire Tom Gimbert. Il détient une société de construction, nous utilisons les ressources qu'il nous prête. Pour les matériaux, nous achetons tout sur place dans les magasins adéquats. Il n'y a pas de difficulté concernant les matériaux ou les outils mais plutôt pour la récolte de fonds ou l'on se doit d'être innovant.
LPU : D'étudiants à ouvriers du bâtiment, quelles ont été les qualités nécessaires à la réussite de votre projet ?
BB : Avant tout, savoir rire ! Et ça a été le cas de nombreuses fois, il y avait une super cohésion au sein du groupe. Nous étions 9 et venions tous d'endroits plus ou moins différents, on n'était pas forcement très expérimenté niveau construction... Il y avait deux ingénieurs dans le groupe, ils s'assuraient principalement de gérer les tâches à faire et de nous expliquer ce qu'ils connaissaient. On a beaucoup appris sur le tas. En parallèle, nous travaillions avec des ouvriers locaux qui nous ont aidé à avancer dans les différentes constructions.
LPU : Je suppose que vous avez gardé contact avec les familles que vous avez aidé. Comment leurs vies ont-elles changées depuis votre départ ?
BB : Pour être honnête, pas vraiment. Les familles que nous avons aidé, n'ont pas internet. Il est difficile d'avoir des retours mais nous allons contacter l'école qui nous donnera des nouvelles sur les 3 familles que nous avons aidé. Pour le projet mené il y a deux ans, au même endroit, nous sommes retournés voir la famille qui était très heureuse de nous voir.
LPU : Beyond Borders, quels sont vos projets à venir ?
BB : Continuer dans cette même démarche, que ce soit au Pérou l'année prochaine encore, ou bien ailleurs dans le monde. Nous n'avons pas de projet défini pour l'instant mais nous savons que cela restera toujours dans la même optique. Nous attendons encore plus de bénévoles et de partenaires pour faire grandir l'association.
LPU : Merci d'avoir répondu à nos questions, nous vous souhaitons le meilleur et la réussite dans tous vos projets futurs. Un dernier mot pour nos lecteurs peut-être ?
BB : Avant tout, merci à vous aussi ! Et on espère encourager les étudiants à se lancer dans la création d'association, si vous avez un projet et que vous êtes bien entourés alors n'hésitez pas lancez vous ! D'ailleurs si vous êtes intéressés pour nous rejoindre, on se ferait un plaisir de vous accueillir.
--- Propos recueillis par Dylan Dubois pour Le Petit Universitaire
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